Choisir son statut juridique : les 7 critères à connaître avant de lancer son entreprise

Quand on crée son entreprise, la question des statuts arrive très vite. Microentreprise, EI, SARL, SAS… chaque statut a ses avantages et ses limites. Pourtant, beaucoup de porteurs de projet se fient à des conseils tout faits : « Prends la micro, c’est plus simple », ou encore « Monte une SAS, c’est plus sûr ».

Chez CA DES BOITES, nous répétons toujours une chose : un statut juridique ne se choisit pas au hasard, mais selon 7 critères clés.

Et pour mieux comprendre, imaginez que vous deviez choisir une voiture. Une Smart est parfaite pour circuler en ville, mais si vous avez une grande famille et un chien, mieux vaut opter pour un SUV. A l’inverse un monospace n’est pas adapté à un citadin célibataire sans enfant qui à du mal à trouver des places de stationnement.

 Le choix du statut juridique, c’est la même chose : tout dépend de votre usage.

choisir son statut comme sa voiture
choisir son statut comme sa voiture

 

Les 7 critères pour bien choisir son statut juridique

Pour définir sa forme juridique (comme pour une voiture) il est important de définir un cahier des charges. Nous avons listés les 7 critères qui compose ce cahier des charges 

 

1. Êtes-vous seul ou à plusieurs ?

Le premier critère est simple : créez vous seul ou avec des associés ?

  • Si vous êtes seul, les formes EI, microentreprise, EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ou SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) sont possible.
  • Si vous êtes plusieurs associés, il faudra passer à la SARL (Société à Responsabilité Limitée) ou à la SAS (Société par actions simplifiée)

✅ Exemple : Lucie, graphiste freelance, débute seule : une micro-entreprise peut suffire. Mais si elle s’associe avec un développeur pour créer une agence, elle devra forcément créer une société (SAS ou SARL) 

 

2. Quelle protection sociale recherchez-vous ?

Votre statut détermine votre régime social. Il existe 2 régimes distincts pour les indépendants.

  • Travailleur non salarié (TNS), avec des cotisations plus faibles, mais une couverture plus limitée pour les dirigeant de Microentreprise, EI, EURL ou SARL.
  • Assimilé salarié (affilié au régime des salariés cadres) avec une meilleure protection, mais des charges sociales plus élevées (environ 75%) pour les dirigeants de SAS ou SASU.

Bon à savoir : le niveau de protection sociale peut être amélioré avec des assurances complémentaires facultatives

 

3. Quelle est votre situation personnelle ?

Le choix du statut doit tenir compte de votre revenu actuel, de vos charges familiales et de votre patrimoine. Un entrepreneur qui démarre avec peu de fonds et un foyer à charge ne prendra pas les mêmes risques qu’un salarié reconverti avec épargne.

✅ Conseil : pensez à simuler vos revenus nets selon chaque statut avant de décider.

 

4. Quelle crédibilité attendez-vous vis-à-vis des tiers ?

Votre structure juridique influence la manière dont les banques, clients ou partenaires vous perçoivent. Une société inspire souvent plus de confiance qu’une micro-entreprise, notamment dans les appels d’offres ou les partenariats B2B.

✅ Conseil : oubliez la microentreprise si vous souhaitez répondre à des appels d’offre.

 

5. Quelle protection du patrimoine ?

La protection du patrimoine personnel est cruciale. En microentreprise ou EI, vous exercez en nom propre : vos biens personnels peuvent être engagés (même si la loi offre une protection partielle). En société (SAS, EURL…), la responsabilité est limitée aux apports.

✅ Exemple : un artisan avec du matériel coûteux protégera mieux son patrimoine avec une société.

 

6. Quelle optimisation financière et fiscale recherchez-vous ?

Les statuts n’ont pas les mêmes impacts fiscaux :

  • En microentreprise, vous payez vos cotisations sociales et vos impôts sur le chiffre d’affaires (avec abattement).
 

Cotisations sociales

Abattement pour IR

Prélèvement libératoire*

Prestation de services BNC

24,6%

34%

2,2% 

Prestation de services BIC

23,2%

50%

1,7%

Achat / revente 

12,3%

71%

1%

*si Revenu Fiscal de Référence de N-2 <27 478 € par part fiscale

 

  • En EURL/SARL, vous êtes imposé sur votre rémunération. Vous paierez des cotisations sociales (45%) et de l’impôt sur le revenu.
  • En SASU/SAS : vous payez des cotisations sociales (75%) et de l’impôt sur le revenu. La prise de dividendes peut être une option pour les associés car faiblement taxé (17,7% de prélèvements sociaux)

 

✅ Avant de choisir, prenez le temps de faire un prévisionnel financier : c’est le meilleur moyen de mesurer les conséquences de chaque statut sur vos revenus et vos charges.

 

7. Quelle adéquation avec France Travail (ARE / ARCE) ?

Pour les porteurs de projet en reconversion, ce critère est devenu encore plus stratégique. Depuis la réforme du 1ᵉʳ avril 2025, les conditions autour de l’ARCE (aide au Reprise / Création d’Entreprise) et de l’ARE (allocation d’aide au retour à l’emploi) ont été renforcées. BPI France

Les créateurs d’entreprises peuvent :

  • soit  toucher leur droits ARE sous forme de l’ARCE 60 % du capital des droits ARE restants ( sous réserve de ne pas exercer un emploi en CDI à temps plein)
  • soit cumuler ARE + revenus de leur nouvelle activité non salariés, toujours dans la limite de  60 % des droits ARE restants. Attention, le choix de votre statut influence le calcul du complément d’ARE par France Travail.

 

Cas concrets : le choix du statut de votre entreprise selon votre profil

Julie, graphiste freelance : microentreprise pour sa simplicité au début, puis passage en EURL quand son chiffre d’affaires dépasse 60 000€ car elle souhaite pouvoir déduire ses charges.

Karim, artisan plombier : EURL pour déduire ses charges et protéger son patrimoine. Il a pris une complémentaire prévoyance pour lui assurer un revenu compensatoire suffisant en cas d’arrêt de travail.

Emma, consultante en reconversion : SASU pour maintenir son ARE et bénéficier d’une protection sociale « assimilé » salariée (ce fort niveau de protection social lui permet de mieux dormir 😉)

 

Conclusion : les statuts ne se devinent pas, il se construisent

Choisir son statut , c’est comme choisir son véhicule professionnel : vous ne partez pas avec une Smart pour faire un tour du monde. Vous choisissez selon votre projet, vos besoins et vos ressources.

Chez CA DES BOITES, nous aidons chaque entrepreneur à faire ce choix en connaissance de cause, grâce à une formation création d’entreprise certifiante finançable par le CPF ou un OPCO.

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❓FAQ – Comment choisir les statuts juridiques ?

Quel est le meilleur statut pour un freelance ?

Il n’existe pas de statut juridique le plus « adapté » à un freelance ou à une activité professionnelle. La microentreprise est idéale pour débuter et tester une activité avec peu de risques, tandis que la SAS offre plus de crédibilité et une meilleure couverture sociale. 

Oui. Il est courant d’évoluer. Attention, toutefois, les formalités de création ou de modification de statut peuvent être couteuses. 

 La microentreprise est une forme simplifiée de l’entreprise individuelle avec un régime fiscal et social allégé. L’EI au réel permet de déduire ses charges, mais demande plus de gestion.

 L’EURL offre des cotisations plus faibles, mais une protection sociale moindre. La SASU coûte plus cher en charges, mais apporte une meilleure couverture et la possibilité de prendre des dividendes « faiblement » taxés.

Il existe une vingtaine de statuts actuellement. Les 6 plus utilisés sont la microentreprise (ou autoentreprise), l’entreprise individuelle, la SAS, SASU, EURL et SARL. Il existe également certains statuts spécifique à des activités (SCI pour l’immobilier, SELARL/SELAS pour les professions libérales, Société en Nom collectif pour les buralistes…) ou à certains contextes (SARL de famille, SA…)

Pour chaque statut il existe une multitudes d’options et de paramètres (régime de TVA, imposition à l’impôt sur les sociétés ou non…)